19 septembre 2012

L'agenda - Caroline Duffaud


A paraître au mois d'octobre, "L'agenda" est le premier roman de Caroline Duffaud.

Décidée à prendre un nouveau départ, une jeune femme fait l'acquisition d'un agenda Président dans lequel elle consigne les événements survenus quelques mois plus tôt.
Chargée de communication dans l'événementiel, elle a plaqué son boulot sur un coup de tête, sollicité son petit ami jusqu'à le faire fuir et s'est essayé à plusieurs jobs sans plus de conviction.
Sera-t-elle un jour capable de trouver un sens à sa vie ?

J'ai eu la surprise de recevoir ce livre dans ma boîte aux lettres et, compte tenu de son petit format, j'ai pu le lire le soir-même.
Au bout de quelques pages, j'ai assez vite décelé quelques éléments caractéristiques de la chick lit, genre dont je ne suis guère friande : l'héroïne trentenaire branchée travaillant dans la comm' et habituée à un certain train de vie, le lâche petit ami qui met les bouts, les quelques situations cocasses, les aventures d'un soir, le happy-end.
L'héroïne, au creux de la vague, s'enivre, erre dans Paris, ré-introduit dans son quotidien cette petite dose d'imprévu et de fantaisie difficile à placer autrefois entre deux rendez-vous d'affaires.
Ainsi elle se fait passer pour une aveugle dans le métro alors qu'elle porte une tringle à rideaux ou encore dans un parc pour pouvoir reluquer à loisir un couple en pleine action.
Entre le yoga du mardi et la séance chez le psy le jeudi, elle compose comme elle peut, attendant le fameux déclic qui sera le fameux point de départ de sa nouvelle vie.

Je suis plutôt partagée concernant le style de ce roman. D'un côté, étant donné qu'il s'agit d'un agenda, j'aurais trouvé bizarre que l'écriture soit travaillée, déclinée en de longues et belles phrases, alors qu'un agenda est supposé recueillir des pensées en vrac, écrites sur le vif.
D'un autre, j'ai justement été déçue par l'aspect "peu littéraire" de ce roman.
Ayant autrefois vécu une situation similaire à celle de l'héroïne, je me suis reconnue dans certains passages, parfois même au mot près !
Essayer de meubler ses journées sans culpabiliser, faire des listes pour tout et n'importe quoi comme pour donner un sens à sa journée, ne plus savoir quoi raconter à ses amis qui, eux, travaillent.
Mais justement, si j'ai moi aussi pris le temps de consigner mes réflexions dans un journal, il n'y avait rien de littéraire dans ma démarche, seulement une tentative de combler un vide en noircissant des pages.
Aussi ne songerais-je jamais à les reproduire telles qu'elles pour en faire un roman...

Du reste, je n'ai pas du tout adhéré à certaines considérations superficielles lancées par l'auteure sur les magasins tels qu'Ikea ou H&M et cette façon méprisante de jauger les gens qui y travaillent ou achètent leurs produits. Personne n'aime acheter des vêtements qui traînent au sol pour ensuite les essayer dans une cabine qui sent le gymnase mais seulement voilà, tout le monde n'a pas les moyens de faire chauffer sa carte bleue aux Galeries Lafayette.

" Nous étions trois vendeuses, Isabelle, Sabrina et moi, plus le patron à la caisse. Le samedi, je travaillais toute la journée parce que dans ce quartier populaire il y avait beaucoup de monde le samedi après-midi.
La boutique était située à deux pas du McDonald's, ce qui nous garantissait une clientèle de choix.
Parfois, on retrouvait même des frites dans les chaussures." p.41

Malgré la perte de son emploi, à aucun moment l'héroïne ne semble manquer d'argent. Elle continue de vivoter jusqu'à trouver l'amour.
A partir de là, alors que sa situation personnelle ne semble pas avoir bougé d'un iota, c'est comme si celle-ci passait au second plan derrière le bonheur d'être en couple et d'avoir un enfant.
Autant dire que je n'ai pas apprécié la morale de cette histoire...

Un roman beaucoup trop creux pour moi. Cette héroïne m'a fait l'effet d'une enfant trop gâtée qui se crée volontairement des problèmes pour se sentir exister.
Elle ne m'a rien appris que je ne savais déjà. Je n'ai été ni surprise, ni émue, ni solidaire, ni poussée à la réflexion.

Je remercie néanmoins Caroline Duffaud de m'avoir envoyé son roman.

L'avis de George



12 commentaires:

  1. Le problème pour moi est que justement elle n'écrit pas dans son agenda, et du coup on ne sait pas exactement l'intérêt de cet agenda. Pour moi elle tient un journal, et l'objet agenda devient alors un simple prétexte dont elle ne fait rien, d'où le style qui ne correspond pas. Donc il y a pour moi un problème de traitement du sujet. Après pour le fond, j'ai trouvé cela intéressant sur certains points. Par contre je ne me suis pas trop identifiée, je n'ai jamais eu de ma vie un agenda de ministre ou de président hyper rempli ;) !

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    1. Ah ben de mon côté j'avais plutôt compris que c'était justement un grand agenda à double page qui permettait de prendre pas mal de notes...
      Moi non plus je n'ai jamais eu d'agenda de ministre. Je parlais plutôt de l'après, quand elle se retrouve sans boulot :)

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  2. Oui, bon, ça me semble manquer un peu de consistance... Je passe (tant mieux pour ma PAL)

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    1. Effectivement. Je ne pense pas en garder un souvenir impérissable.

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  3. Réponses
    1. Cet extrait m'a agacée mais ce n'était pas le seul à démontrer la superficialité de l'héroine.

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  4. Ouais, ben celui-ci ne finira pas dans mes mains. Je n'aime pas les gens trop condescendants !

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  5. Exactement le type de livre que je n'aime pas, voire qui m'insupporte !

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  6. Je vais passer aussi sans retenir ce titre qui n'est manifestement pas fait pour me plaire!

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